9 au 10 mai 2013
Pise, c'est beaucoup plus
que la célèbre Tour penchée. D'abord un peu d'histoire, c'est
toujours intéressant... «Base navale romaine située à l'abri
des pirates, Pise, république indépendante dès le 9e s., sut tirer
parti de sa situation géographique. Devenue l'égale de Gênes et de
Venise, elle contribua à préserver le bassin méditerranéen de la
domination musulmane. C'est au 12e s. et au début du 13e s. que le
commerce de la ville fut le plus florissant et que sa puissance
maritime atteint son apogée. C'est à cette époque également
qu'elle doit ses plus beaux monuments et la fondation de son
université reconnue à travers le monde. L'enfant le plus célèbre
de Pise est Galilée (1564-1642) qui se consacra tout jeune à
l'astronomie et la physique. Comblé d'honneurs par le grand-duc de
Toscane, il dut quand même répondre de ses théories concernant la
rotation de la terre devant le tribunal de l'Inquisition et, à l'âge
de 70 ans, pour éviter le bûcher, il fut contraint de renier sa
doctrine.»
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Place des Miracles : le Baptistère à l'avant, la Cathédrale, la Tour et le Cimetière (mur à gauche) |
Impossible
de ne pas s'exclamer à la vue de
la Place des Miracles (Campo dei Miracoli) où se côtoient quatre
édifices qui composent un ensemble monumental parmi les plus
célèbres au monde : la Cathédrale, le Baptistère, la Tour
penchée et le Cimetière.
La
Cathédrale (Duomo), dont la construction a débuté en 1063 grâce
au fabuleux butin rapporté des expéditions contre les musulmans,
est aussi imposante de l'extérieur que de l'intérieur avec sa nef
de 100 m de longueur. Sa façade de marbre sculpté avec quatre
étages de galeries à colonnettes est de toute beauté. À
l'intérieur, la chaire sculptée en 1311 est tout à fait admirable.
Le
Baptistère qui fait face à la Cathédrale est lui aussi un bijou.
L'intérieur abrite aussi une chaire magnifiquement sculptée en 1260
par le père de celui qui a sculpté celle de la cathédrale. Détail
intéressant, la qualité sonore de cet édifice tout en rondeur :
à toutes les 30 minutes, on nous en fait la démonstration en
lançant vers le dôme un son sourd dont on entend l'écho rebondir
sur ses murs.
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Les fresques du Camposanto |
Le
Camposanto adjacent à la Cathédrale (15e s.) est complètement
fermé par des hauts murs, il faut y pénétrer pour en découvrir
toute la richesse. La plupart des admirables fresques qui ornent ses
murs ont été malheureusement fortement endommagées par des tirs
d'obus en 1944 mais d'importants travaux de restauration nous
laissent quand même entrevoir sa splendeur passée. Les galeries où
sont déposés de nombreux sarcophages gréco-romains sont pavées de
quelque 600 pierres tombales. Assez impressionnant de déambuler sur
celles-ci en lisant les inscriptions qui remontent à plusieurs
siècles.
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Depuis 1350, elle penche mais ne tombe pas !!! |
La
fameuse Tour penchée, à la fois clocher et beffroi, complète ce
célèbre tableau de la Place des Miracles. Même si elle n'affiche
que 4 degrés d'inclinaison (4m en son point le plus haut), selon
l'angle d'où on l'observe, elle paraît beaucoup plus inclinée. On
dit qu'elle aurait commencé à pencher très rapidement après sa
construction (1350) dû à la nature alluvionnaire du sol
insuffisamment résistant pour supporter le poids de la tour. Depuis
toujours les architectes ont travaillé à corriger ce défaut.
Actuellement, elle est considérée stabilisée et les visites,
suspendues en 1990, ont pu reprendre en 2001.
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Piazza dei Cavalieri |
Mais
à Pise, il y a encore plus... La Piazza dei Cavalieri (Place des
Cavaliers), ancien centre politique du temps des Médicis, nous offre
d'autres beaux édifices qui accueillaient autrefois l'ordre des
Chevaliers de Saint-Étienne représentés par la croix de Malte et
qui, aujourd'hui demeurent bien vivants, puisque transformés en
École normale supérieure par Napoléon !
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Église Santa Maria della Spina le long de l'Arno |
Enfin,
quoi de plus agréable pour terminer notre visite à Pise que de se
balader tranquillement le long du fleuve Arno qui traverse la ville
et d'admirer les palais et anciennes résidences qui le bordent de
même que la coquette Église Santa Maria della Spina, un bijou de
style gothique. Elle fut bâtie pour abriter une relique de la
couronne du Christ (la Sainte Épine !) mais déménagée depuis car
on craignait qu'elle soit emportée par une crue éventuelle de
l'Arno.
Voilà,
c'était Pise ! À ne pas manquer, il y a beaucoup plus à voir que
la Tour penchée, nous en gardons un excellent souvenir !